Je vrillais le regard sur la maison. Je devais absolument faire du ménage, mais je n'en ai pas vraiment envie. Grand-mère ne serait pas contente, mais aujourd'hui, je n'y accorde pas une très grande importance. Je regardais pas la fenêtre, le soleil frappait contre les carreaux. J'adore les journée dans ce genre, je les prendrais à l'année longue. Je levais le regard vers le thermomètre qui indiquait 28 degrés Celsius. Que demander de plus ? Je me rendais à ma chambre et enfilait un maillot de bain, celui qui en couvrait le moins grand puisqu'il fallait que j'ai le moins de démarcations possible. Je me prends un breuvage et sors. Une journée idéale pour mon célèbre bronzage.

Je m'installe sur la chaise longue avec la petite table à mon coté. Une petite gorgée de limonade tout de suite, pour me désaltérer. À peine installée, je sens déjà les rayons de soleil me plomber dessus. Des rayons chauds et réconfortants. Décidément, je ne comprends pas toutes ces femmes qui ont usage au soleil en canne. Au cancer en canne oui. Je fermais les yeux et me laissais bercer par cette musique silencieuse, mon esprit divaguant d'une personne à l'autre sans vraiment s'en préoccuper. Puis tranquillement, mes esprits se brouillèrent et je tombais dans un profond sommeil.


Un frisson me parcourut, mais je l'ignorais, tâtant à la recherche d'un couverture. Couverture que je ne trouvais pas. Quelque peu morose je me levais et cherchais de mes yeux la couverte en me frottant les bras. Or, ce ne fut pas la couverte que je trouva, mais bien l'obscurité. Un petit sentiment d'angoisse s'empara de moi. Je m'étais endormie si longtemps. Je récupérais mes choses - ma limonade chaude- et rentrais. J'ouvris toute les lumières sur mon passage et me rendais directement dans la salle de bain. Un furtif coup d’œil dans le miroir, me permis de voir le coup de soleil que j'ai pris. Je ressemblais à un homard cuit. Je touchais mon ventre tout chaud et un petit "aie" sortit de ma bouche. Or, un petit son provenant de l'étage me sortit de ma contemplation. Arg, qui entrait comme ça, sans prévenir. J'en ai marre des fois que ma maison soit une passoire. Je récupérais vite fait une tunique et l'enfilais en me rendant à l'entrée. Un coup enfilée, je me rendis compte qu'elle était transparente. Tant pis, pas le temps de remonter. À l'entrée et dans la véranda nulle trace de vie. Chouette, un visiteur nocturne, inconnu qui se promène dans la maison. J'allais à la cuisine et pris un couteau -légitime défense- et farfouillais la maison.

« Que croyez-vous faire avec ce couteau, Mademoiselle? »

Je sursautais légèrement, mais me calmais en reconnaissant la voix. Au moment ou je me tournais dans sa direction, il se tenait déjà tout près, les mains sur mes hanches. Toujours expéditif.

-Eh bien, comme ma maison semble ouverte aux voyeurs, je me défends, que je lâchais du tac au tac. Ça avait sorti tout seul. Je ne lui en voulais, mais j'aurais quand même aimé qu'il avertisse de sa venue. Ou alors qu'il cogne assez fort pour que je l'entende.

Son regard cherchait le mien, alors je levais aussi les yeux dans sa direction. Juste avec ce simple regard, je sentais ma libido monter. Il est si beau et si attirant.

« Vous n’avez pas l’intention de vous battre avec moi j’espère? »
-Non, je n'ai pas l'intention de me battre, de toute façon je gagnerais

Un petit sourire en coin accompagna mes dires. J'aimerais bien pouvoir battre un vampire. On doit tellement se sentir puissant par après. Mais c'est pas avec mon petit couteau que j'y arriverai. En parlant du couteau, je lâchais les yeux d'Eric et sortis de son emprise pour déposer le couteau sur le comptoir. Étant revenue à la réalité, mes idées étaient plus claires et je manquais à mes devoirs d'hôte. Je me plaquais un sourire d’hôtesse de l'air et lui offrait à boire. À vrai dire, ma main était déjà sur la bouteille de O négatif. Je la sortis et la mis au micro-ondes, tant pis s'il ne la prend pas. J'allais m'adosser au comptoir et le regardais de haut en bas. Je me demande comment il fait pour toujours être aussi classe. Je suis sure qu'il cache un stylite dans sa garde-robe. Peut-être qu'un jour je lui demanderai, ou je verrai de mes propres yeux. Il faudrait bien que je m'informe de sa venue dans le coin. C'est pas comme s'il est mon voisin, comme Bill.

-Y-a-t-il un but précis de ta visite ?

Inspire, expire, inspire, expire. Oui, très bien Sook, tu t'y prends à merveille. C'est sympa tout ça. À ajouter dans ma liste de chose à faire: Ne plus désirer Eric, sous peine de mourir!!!. Bon décidément, il est d'humeur émotive ce soir. Il m'a parler et de ses sentiments présents et de son passé. Depuis tout le temps que je le connais, c'est la première fois que j'en apprends autant sur lui. Mais je ne suis pas sure que je voulais vraiment entendre tout ça. Je ressentais un malaise dans tout ça. Est-ce qu'il est écrit dans mon front: À tenter de tuer ? En plus, bien que je m'en doutais, c'est moi qui l'intéresse en fait... Oui, mais rien n'est clair dans ma tête. Il y a encore Bill que je n'arrive pas à oublier. Pourquoi est-ce qu'il est venu ici ce soir. J'ai les esprits toutes floues maintenant. J'étais bien ce soir, seule sans tracas à me faire. En plus, là, j'ai un vampire en pleine face et j'ignore ce que je dois en faire. Je l'invite à passer la nuit comme si de rien était ou alors je discute sagement de ce sujet qui me rend tout à fait heureuse ou encore je le renvoie chez lui? Je me sens coupable de le renvoyer chez lui, il s'est tant ouvert ce soir, mais je ne suis pas prête à lui laisser le plaisir de partager ma couche avec lui. La joie sadique qu'il pourrait s'en faire. Et malgré qu'il se soit ouvert, il reste Eric et son histoire c'était surement pour m'amadouer. Je n'arrive pas à avoir totale confiance en lui. Il regorge de ruses et supercheries pour arriver à ses fins. Bon c'est décidé, il a sa place chez moi ce soir. Mais avant de parler de ma mort future, j'ai besoin de me laver et me crémer, ma peau brule et son bras autour me fait presque mal. Heureusement qu'il est froid et tout à fait rafraichissant. Maintenant que j'y pense, il pourrait être mon glaçon géant et mon coup de soleil serait beaucoup moins douloureux. Franchement Sookie, tu parles d'une façon de parler de quelqu'un. Je pouvais quasiment entendre la voix de ma grand-mère raisonner dans ma tête.

-Tu aurais pu appeler pour me dire qu'une autre psychopathe veut ma mort, mais puisque tu es là maintenant, aussi bien en discuter. Mais tout d'abord, je dois me doucher et me mettre une crème après soleil. Fais comme chez toi durant ce temps.

Je n'attendais même pas sa réponse que je me dégageais de son emprise et me rendait à la douche. Douche que je pris tiède, voir froide. Tout en me lavant soigneusement, je repensais au petit discours d'Eric. J'Avais vraiment été égoiste et sans coeur. Le pauvre me raconte pour la première fois sa vie antérieure et je déguerpis comme si de rien était. Je me hâtais donc de finir ma douche et de démêler mes cheveux, enfiler un pyjama. Tant pis pour la visite, il a surement déjà vu un pyjama. Et je descendis. Eric se trouvait à la même place que je l'avais laissé. Je me demande s'il a fouillé ou si alors il est entré dans cette sorte de transe propre aux vampires. Je me rassis en face de lui. Je me demande comment il se sent. C'est dur le rejet, et j'avais une chose semblable.

-Je suis désolée Eric, je n'aurais pas du réagir comme ça, mais j'étais sous le choc. Et je te remercie pour ce bout de passé.

Oui, je le remerciais, c'est le plus logique que je trouvais. C'était beaucoup de sa provenance et je ne pouvais que le remercier de me faire confiance ainsi et de me voir si importante dans sa vie.

C'est dans l'étau de ses bras que j'avais le gout de m'abandonner. Oublier tout mes tracas, oublier Bill. C'est le baiser dans le cou qui me fit décrocher et son regard envoutant se rapprochant toujours plus qui me donna le courage. Je parcourais la petite distance restante entre nos lèvres et l'embrassais tendrement puis avidement. Je laissais passer dans ce baiser toute la retenue que j'avais accumulée avec le temps. Je me collais contre lui, pour qu'il puisse sentir que chaque parcelle de mon corps est en ébullition, qu'il sache que je le désirais plus que je voulais me l'avouer et plus que ce j'ai laissé paraitre par le passé. Je passais agilement de ma chaise à la sienne et je pouvais sentir la bosse naissante sous moi. À l'intérieur de moi, ça se déchirait. J'allais le regretter, je le sais, il pourra s'en servir contre moi, mais je ne peux résister. Mes petits mains se glissèrent aisément sous son gilet et parcourais ses muscles avant de le débarrasser de toute couverture. Je m'accordais un moment pour observer sa musculature qui devait en faire baver plus qu'un d'envie. Je me demande d'ailleurs s'il doit l'entretenir ou si elle est acquise, comme son statut de vampire. Une fois satisfaite de l'observation, je replongeais vers ses lèvres pour un autre baiser. Je glissais ma langue dans sa bouche tout en prenant son visage en coupe alors que je sentais ses mains caresser mon dos.

J'entendais mon coeur battre si fort dans ma tête et ma respiration se faisait quelque peu haletante de désir. Lorsqu'ils nous amena dans la chambre, mes jambes se nouèrent d'instinct autour de sa taille. Une fois sur le lit, presque nue, je frissonnais sous ses caresses et me frottais légèrement sur lui qui avait pris place au niveau de mon entre-jambe. Je glissais mes mains au travers les siennes pour atteindre son pantalon et le détacher. Il se hâte à m'aider et retira son boxer en même temps que son pantalon. De mon côté, je m'arrangeais tant bien que mal avec mon soutien-gorge et ma petite culotte. Nous nous retrouvâmes corps à corps, tout deux bouillants de désir. Voyant ses crocs, j'allongeais le cou comme je le faisais avec Bill, c'était presque rendu une habitude. Il baisa d'abord mon cou à l'endroit ou il avait l'intention de poser ses canines, puis il les planta, je restais détendue à cette sensation familière qui m'était rendue agréable. Avec toujours autant de contrôle que d'habitude, il retira ses dents. Je l'embrassais et basculais pour me retrouver sur lui. Je descendis son corps de viking pour atteindre l'objet de délit avec lequel je m'amusais -en simultané aux grognements d'Eric ? -jusqu'à ce que je puisse gouter le désir qu'il portait en lui. J'avalais et remontais retrouver sa bouche avant de souffler un petit «Je t'aime» qui sortit seul dans le feu de l'action.

Quoi? Il s'en va comme ça ? Me laissant en haleine. En plus il part en courant comme un gros lâche. Ne reste pas hein, ne nous expliquons surtout pas. En ce moment je bouillais encore, mais je bouillais de colère. Il m'énerve. Il est parti pourquoi pour commencer? Je lui retirais mon invitation, intérieurement et je me jurais qu'il ne remettrait plus les pieds ici. Non jamais il ne remettrait les pieds et je ne veux plus rien savoir de ce viking. Monsieur fait les premiers pas et monsieur s'en va. J'en reviens pas, je lui en veux vraiment. C'est quoi leur problème aux vampires ces temps-ci? D'abord Bill puis LUI.

Je grognais et me levais pour aller chercher mon pyjama éparpillé un peu partout dans la maison. Je l'enfilais avec hargne en pensant que c'était LUI qui me l'avait retirer. Je marchais d'un pas lourd jusqu'à la salle de bains et me lavais les dents ruminant toujours. Je n'ai jamais été très susceptible, mais aujourd'hui, je le suis, peut-être aurais-je mes règles bientôt. Je retournais dans mon lit, toute seule et montais les couvertes par-dessus ma tête. Je soupirais, je sens que la nuit va être longue, le sommeil ne semble pas vouloir se pointer. Pour me changer les idées je pensais que demain, je travaillais de soir et que je n'aurai pas à me retrouver toute seule ici, ou en mauvais compagnie vampirique.